Clement Charles

Clement Charles 's thoughts
June 17th, 2009

COM.NEW | De la communication commerciale à la création de valeur ajoutée

Entre surabondance des messages commerciaux et contrition des budgets publicitaires, certaines entreprises passent de la communication commerciale à la création de valeur ajoutée. Les consommateurs d’aujourd’hui maitrisent, voire méprisent les codes publicitaires, tout en restant très demandeurs de service.

 

Parmi les pistes les plus prometteuses, on retrouve le “branded entertainment”, contenu divertissant autour de la marque, souvent diffusé sur le site de l’entreprise et sur des réseaux sociaux, ou le “creative partnership” où la marque, le producteur de contenu et le média diffuseur s’associent pour mélanger divertissement et communication.

 

Après avoir généré d’énormes revenus publicitaires, l’émission de Real TV “The Apprentice” avec Donald Trump a changé de concept commercial pour s’adapter aux changements technologiques permettant d’éviter les coupures pubs (TiVO). Dès la troisième saison, les producteurs proposaient aux annonceurs d’être directement inclus dans le concept narratif de l’émission, sorte de placement produit amélioré, plus impliquant et sur la durée. Au lieu de se pencher sur des cas fictifs, les candidats créaient des solutions marketing pour le lancement d’une nouvelle saveur de Coca, d’un cosmétique ou de la dernière voiture de GM.

 

Hors espace pub traditionnel, souvent sur les nouveaux médias, les projets de “branded content / edutainment” peuvent être autant en rapport direct avec le produit que relié, de près ou de loin, à son univers conceptuel. Une marque alimentaire pourra créer du contenu ludique et pratique, donnant des idées de recettes et de menus originaux basés sa gamme de produits. La mention de la marque est présente sans être oppressante, le but premier étant de créer d’apporter une la valeur ajoutée “gratuite” pour son public cible, que le client associera ensuite à la marque.

 

Dans cette logique, l’étape suivante qu’une agence d’information comme la nôtre propose souvent à ses clients “corporate”, est de créer son propre média. En effet, si on comprend celui-ci comme une marque associée à une valeur ajoutée pour un public cible précis, les entreprises et institutions ont tout intérêt à lancer leur propre média afin d’établir un lien direct avec leurs clients et prospects, en leur fournissant un savant mélange d’informations pratiques, de dossiers sectoriels à haute valeur ajoutée et de communication produit. Ce lien permet aussi de fermer la boucle communicationnelle en stimulant la remontée d’information par divers outils.
Ainsi, les assurances lanceront des portails sur la santé, offrant des conseils qui constituent de vrais avantages clients dans un marché avec peu de différenciateurs. En bonus, il suffirait que 10% du trafic suivent les conseils donnés pour faire baisser les remboursements de l’assurance. Dans la même logique, les banques faisant du prêt immobilier devraient avoir un portail dédié à la maison (construction, financement, impôt, déco, jardin).

 

Publiques ou privées, les institutions utilisent ces outils pour mieux informer leurs bailleurs de fonds existants (donateurs, contribuables) des projets réalisés avec leurs apports financiers. Aidée par leur gros budget  de communication, les communes et institutions étatiques devraient être les premières à mettre en place ce genre de média pour informer leurs administrés/contribuables de ce qui a été fait avec leurs deniers.

 

May 17th, 2009

T-COMMERCE: ET TOUT DEVINT TELEACHAT !

En 2015, avec ou sans pub après 20 heures, une grande partie du revenus des chaînes de TV interactives – hors abonnement et VOD – sera le “t-commerce”, avec “t” comme “télévision”.

Dans une logique ITV, chaque élément présent à l’écran peut devenir “cliquable” et amener à une information, un vote ou un achat. Bien installé dans son canapé, sa télécommande en main comme outil d’interaction avec le monde, le “t-consummer” achètera en quelques clicks les vêtements, les objets ou le mobilier présents dans le contenu qu’il est en train de regarder.

Concrètement, la chaîne combine des services interactifs (permettant au téléspectateur d’agir sur le programme via la télécommande) avec des technologies de paiements électroniques simples et sécurisantes. Idéalement, pour maximiser les achats impulsifs, émotifs et instantanés, le processus d’achat se fera en un click, reportant les montants sur la facture mensuelle de fournisseur de services TV (comme le mode “kiosque” actuel des opérateurs satellites ou mobiles) ou en débitant directement une carte de crédit dont les informations ont déjà été enregistrées.

Pour rendre n’importe quel programme compatible avec le “t-commerce”, la chaine ou l’agence associera des zones de la vidéo à un moment donné avec les objets ou les services qu’ils représentent. Déjà possible sur certains sites Internet de partage de vidéo, cette fonction de “tagging” ne pourra se rependre largement qu’avec des outils qui automatiseront cette indexation.

L’autre élément essentiel pour permettre des achats rapides de biens est la création d’un profil unique de l’utilisateur pouvant être mis à jour. Dans une optique de vente de vêtements ou d’accessoires de mode, le stockage d’informations comme la taille réelle, la taille vestimentaire ou la pointure permet d’éviter encore une étape ou un click, et donc de maximiser le côté facile, impulsif et non réfléchi de l’achat. Enfin, la dimension interactive laisse suffisamment de choix à l’utilisateur pour éviter les sentiments négatifs d’intrusion ou de sur-stimulation commerciale.

En plus de perspectives intéressantes pour le suivi des comportements, le “t-commerce” pourrait permettre à tous les programmes, anciens comme nouveaux, de bénéficier des revenus extraordinaires normalement réservés aux émissions de télé-achats. Dès aujourd’hui, on peut parier que peu de chaines s’en priveront demain.

 

 

November 17th, 2008

La télévision interactive appelle une publicité qui l’est aussi. Marché réel en Angleterre et aux USA, cette communication interactive combine la force du média télévisuel avec les promesses du e-marketing. Depuis le début du siècle, cette nouvelle télévision explose avec 67 millions de nouveaux foyers connectés en 2008. Avec 343 millions de clients, ces services sont déjà accessibles à 74% des nord-américains et 63% des Européens*.

En utilisant sa télécommande pour naviguer entre des options comme dans le menu d’un DVD, le téléspectateur interagit avec le programme via le canal “montant” la chaîne, quelle que soit sa technologie numérique de diffusion (satellite, IPTV, câble avec uplink). Permettant autant des applications simples de vote ou d’action binaire en rapport avec le programme, les services interactifs peuvent aussi remplir tout l’écran avec des expériences plus complètes de participations, d’achat ou de navigation interactive dans des contenus complémentaires.

En suivant l’évolution des programmes des chaînes digitales, la publicité a elle aussi pris le virage participatif. Souvent crées par le département “interactif” de grosses agences et parfois sorties des projets ITV d’une entreprise de webmarketing, les pubs interactives transposent sur l’écran TV les techniques qui ont fait leur preuve sur Internet. Exemple: lors de la diffusion d’un spot pour la nouvelle Honda, un simple click sur le “red button” de sa télécommande nous permet dans un espace interactif ou l’on peut gagner des objets, voire une version longue de la pub ou son making-of, et bien sur, prendre un rendez vous pour un “test-drive”.

Plus avancée, la marque dépilatoire Veet propose à son public cible d’accéder à un petit test avec concours sur son sujet de prédilection: les poils. Ludique, misant franchement sur l’intimité décomplexée du moment, les questions sont franches et drôles: “On sait tous comment on se sent lorsque les poiles repousses – diriez vous que vous ressemblez à un gorille une jument un renard”. Une fois le test conclu après cinq questions, l’envoi d’un échantillon du produit adapté aux besoins est proposé.

Dans les deux cas, les données pratiques (adresse, profil personnel, info de paiement) pourraient être saisies automatiquement si le consommateur peut pré remplir ces informations. La possibilité de faire des actes d’achat, reportés sur la facture mensuelle, dépend elle aussi du type de d’accords précis proposés par le fournisseur de service.

Inséré dans toutes les pubs de la marque sur les chaînes le permettant, “l’appel à l’interaction” peut aussi apparaître dans d’autres programmes créant ainsi d’autres espaces de communication, hors coupure pub, et de nouvelles sources de revenus pour la chaîne.En cette période de questionnement pour la communication, ces nouveaux canaux détiennent clairement une partie de la réponse.

En Suisse, la TV interactive n’est pas vraiment à l’ordre du jour. Avec le même niveau de développement technologique que nos voisins et en étant le foyer de quelques leaders mondiaux de ce marché (Kudelski, Visiware), le déploiement de ces services reste pourtant très en retard par rapport au reste du monde, pays émergents compris.

Intime et présente dans tous les salons, occupant une part toujours plus grande du temps de chacun, la télévision est et restera le média intime et hypnotisant du plus grand nombre. En y rajoutant une couche de fonctions interactives permettant de nouveaux services d’informations et de publicités, la TV interactive semble pouvoir tenir les promesses du e-marketing en touchant des audiences de masse, combinant l’interaction participative des internautes avec la puissance communicationnelle du petit écran.

Clément Charles – ToutLeContenu.com
Source Chiffres: Informa Telecom & Media, Global Digital TV 8th edition, October 2008.