Clement Charles

Clement Charles 's thoughts
June 11th, 2012

Media and newspaper can get out of the crisis. If they want to.

Newspapers and media are in crisis since a few years facing the challenges of the change. Despite that, consensus remains strong on the absolute necessity to have quality and relevant media for a healthy democratic society.

 

The first problem is the external pressure on revenue. This pressure comes as much from the change of technological context or from the always more intense competition between various outlets than from the increase of production costs (price of paper, logistics) or of the lower advertising revenue.

 

More discreet and subtle, but also more profound and problematic, the second issue is the production logic, within newsrooms which are demotivated and full of questions around their role in society. Historically valorized for the production of original and unique content, journalists reach the limits of their capacity to deliver added value in specialized subjects outside their field of expertise or in generalist top stories content, telling again and again what everybody knows already.

 

Medias already have the solution to their revenue problems: resale their unique content, after publication, to other medias and other platforms, in original and/or translated versions.

 

The second step is the true setting-up of outsourcing acquisition policy to acquire important contents that are outside the natural field added value of the media.

 

International analysis, reports from conflict zones or very narrow vertical topics, these contents already exist, in excellent quality, at competitive prices, not yet made available in the region of the buyer. An article about the war in Syria or on the US election, as well as a page on natural health tips or video games reviews, are excellent examples of articles which should be produced uniquely by newsrooms that can deliver an expertise and an exclusive added value to the content, and then should be resold to the other media that want to cover the same subject but without having the same resources internally. Taking a day of work to compile little stories from agencies about conflicts in the Middle East does not create any added value and kills the moral as much as the journalist to his reader, when at the opposite, talents in the newsroom have an unique skill and exclusive competence of creating unique content expected by his target audience.

 

Combined, these two methods can increase revenues while releasing a large part of the existing resources of the newsroom to allocate them on projects that create an unique set of value, the only one that can strengthen the link between the media brand and its final clients. While increasing its audience and by diversifying its revenue, the media re-motivates its troops and show them that their investment, their views and their curiosity are the key elements of the value creation.

 

Personally, I am 100% convinced that those methods allow media to come out of the vicious circle that they have been living in for the past ten years, and such, to engage the virtuous circle, the only one that allows to get out of the crisis. I want to share it that my peers.

 

 

Clément Charles | ToutLeContenu.com

 

March 17th, 2010

iPad : les dessous de tablette

Malgré le scepticisme des geeks, le succès commercial de l’iPad est déjà indéniable. Entre nouvelles opportunités de revenus pour les applications existantes et moyen miracle de sauver la presse, la tablette d’Apple ouvre clairement une nouvelle ère Internet nomade.

 

On a beaucoup dit que l’iPad était un gros iPhone, et c’est vrai. Dès sa prise en main, on est frappé par la transposition de toute la facilité d’utilisation de l’iPhone sur ce nouveau support. Autre surprise, le poids de l’objet, relativement élevé, et sa taille, plus petite qu’imaginée. En plus de ses faiblesses techniques évidentes (pas de caméra, pas de clavier, Wi-Fi only), la tablette à la pomme souffre aussi des mêmes défauts que l’iPhone, mono-tâches et ne lisant pas le Flash, donc donnant un accès réel, intuitif mais toujours partiel au web.

 

Du point de vue industriel, cela fait longtemps que les professionnels utilisent des tablettes d’accès à l’internet portable spécifiques à leurs métiers. Avec l’iPad, plus d’un lustre après les “tablettes PC” que HP n’a jamais réussi à populariser, l’ordinateur 100% tactile et sans périphérique arrive enfin dans le grand public, et peut passer de l’esprit des concepteurs de produits à un objet indispensable de la table de salon.

 

Aujourd’hui, beaucoup de journalistes (qui reprennent les communiqués de presse d’Apple), de directeurs de presse (qui lisent leurs journalistes), ou d’autres membres de l’industrie du contenu (qui croient le buzz dominant du moment, celui-ci comme un autre) pensent que l’iPad va leur permettre de sauver leurs publications imprimées, journaux ou magazines.

 

Si l’iPad (et les tablettes à venir) font partie de la solution qui sauvera le métier de journaliste et la fonction du média de distributeur d’information “labélisée”, l’envoi d’un fichier PDF équivalent à celui d’un imprimeur vers un iPad, ne solutionnera aucun des problèmes de la presse. Malheureusement, les applications actuellement proposées par les éditeurs de journaux n’intègrent pas les riches capacités multimédias de la plateforme. Mêmes siune version “journal électronique”, type PDF, sur l’iPad reste agréable, cela n’apporte aucune valeur ajoutée par rapport à sa version papier.

 

Dans ma vision, la navigation de contenu sur une tablette doit créer de la vraie valeur ajoutée, de manière multidimensionnelle et transversale. Multidimensionnelle d’abord, car tous ces médias ont les ressources pour enrichir tous leurs textes de galeries de photos, de vidéos ou encore d’animations; dans plusieurs dimensions aussi, en sortant de l’univers clos des droits détenus par le titre pour mettre en avant des liens pertinents, créateurs de sens, vers d’autres éditeurs de contenus. Transversale également, car une fois arrivé à la fin d’un article, le lecteur sur tablette exigera plus qu’un bouton “retour au sommaire”, et ne comprendra pas l’absence d’indices de crédibilité basés sur le succès du contenu, d’arborescence automatique vers des liens connexes indexés ou de fonctions sociales pour commenter, noter et partager ces contenus.

 

Avec l’iPad, les éditeurs pourront enfin combiner la profondeur de champ unique du texte, la capacité hypnotique des médias audiovisuels et la richesse interactive sans limites du web.  Néanmoins, pour ce faire, il faudra avoir conservé son contenu original qui fédère une communauté de lecteurs, maîtrisé la chaîne complète de production multimédia (du texte à la vidéo, en passant par l’interaction) et comprendre l’information comme un produit multiplateforme, interactif et en mouvement perpétuel.

 

On doute donc que l’iPad puisse sauver les acteurs de presse qui n’ont pas pu ou ne sauront pas, se sauver eux-mêmes. Il n’est pas encore trop tard pour changer, toutes les compagnies ferroviaires n’ont pas abandonné la vapeur le jour de l’arrivée de la locomotive électrique…